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Visiter Valparaíso, la flamboyante cité portuaire du Pacifique

Sur la colline, un funiculaire grinçant se met en marche dans un cliquetis victorien, hissant sa cabine rouge et jaune vers les hauteurs. Peu à peu, les toits multicolores de Valparaíso se déploient sous nos pieds, comme un patchwork de mille teintes s’étalant jusqu’au bleu profond du Pacifique. Au détour d’une ruelle pavée surgit une fresque géante représentant un poète rêveur. Pas de doute, nous sommes à Valparaíso, la ville la plus artistique et déjantée du Chili, dont le chaos charmant a inspiré nombre d’écrivains et de voyageurs.

Valparaíso, affectueusement appelée Valpo par les Chiliens, est une ville qui ne ressemble à aucune autre. Accrochée à flanc de collines (les cerros) sur la côte centrale chilienne, elle fut jadis le plus grand port d’Amérique du Sud au XIX<sup>e</sup> siècle, riche et cosmopolite, avant de connaître le déclin puis la renaissance artistique. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2003 pour son patrimoine architectural et son plan urbain en amphithéâtre, Valparaíso séduit par son authenticité un brin délabrée, sa palette de couleurs et sa créativité débordante. Ici, les murs parlent : une multitude de fresques murales et graffitis recouvrent les façades, transformant la ville en galerie d’art à ciel ouvert. On passe d’un escalier décoré de mosaïques à un autre orné de vers poétiques. Chaque coin de rue réserve une surprise visuelle.

Au-delà de son esthétisme bohème, Valparaíso porte en elle une histoire passionnante. Celle des marins du monde entier qui y accostaient au temps des grands voiliers, lui valant le surnom de “Perle du Pacifique”. Celle des immigrants européens – britanniques, italiens, allemands – qui y établirent banques, consulats et somptueuses demeures victoriennes. Et aussi celle des difficultés : l’ouverture du canal de Panama en 1914 détourna le trafic maritime, plongeant la ville dans une léthargie dont elle ne s’est réveillée qu’au tournant des années 2000 grâce au tourisme culturel et à une nouvelle vague d’artistes.

Exploration des collines colorées

La véritable âme de Valpo se découvre en arpentant ses cerros, ces collines labyrinthiques surplombant le port. Deux d’entre elles, Cerro Alegre et Cerro Concepción, concentrent la plupart des attractions et ont été largement restaurées. On y accède depuis le plan (la ville basse) en empruntant un des antiques ascenseurs mécaniques datant de la fin du XIX<sup>e</sup> siècle. Ne manquez pas l’ascenseur Reina Victoria ou l’ascenseur El Peral : pour quelques centimes, ces funiculaires bringuebalants vous transportent dans le temps en même temps qu’ils vous élèvent à flanc de colline. Une fois en haut, on se retrouve dans un dédale de ruelles étroites, d’escaliers pentus et de belvédères improvisés.

Au hasard d’une promenade dans Cerro Alegre et Concepción, on tombe sur des maisons coloniales élégantes aux balcons en fer forgé, témoins du faste d’antan, jouxtant de petites habitations de tôle ondulée peintes de couleurs vives. Beaucoup de ces bâtisses abritent aujourd’hui des galeries d’art, des cafés littéraires ou des hostels cosy pour voyageurs. Ici, un chat paresse au soleil sur un toit turquoise ; là, une porte violette arbore une citation de Pablo Neruda en lettres cursives. Car Neruda lui-même aimait Valparaíso au point d’y installer l’une de ses maisons, La Sebastiana.

La Sebastiana, située sur Cerro Florida, est une étape obligée pour comprendre le lien entre Valpo et la poésie. Cette maison verticale excentrique, aujourd’hui transformée en musée, se visite pour découvrir l’univers du prix Nobel chilien : objets insolites ramenés de voyages, vue imprenable sur la baie depuis le salon haut perché, et une décoration joyeusement hétéroclite. Neruda disait de Valparaíso : “Comment pourrait-on ne pas l’aimer… Valparaíso, quelle folie, tu n’as pas peigné tes cheveux, tu n’as jamais eu le temps de t’habiller, la vie t’a toujours surpris.” Ces mots captent l’essence de la ville : un désordre attachant, une beauté brute sans fard.

En redescendant des collines vers le port, on passe par l’escalier Paseo Gervasoni et le Paseo Atkinson, promenades piétonnes en balcon avec une vue carte postale sur les toits multicolores et la mer scintillante. Des musiciens de rue y jouent parfois une sérénade de guitare ou de tambores (tambours). Les murs ici sont couverts de peintures célèbres, comme la fresque de l’ascenseur El Peral représentant une femme à la chevelure bleue infinie, ou ces ailes d’ange géantes sur lesquelles les touristes adorent se faire photographier.

Le cœur portuaire et ses monuments

En bas, le long de la côte, s’étend le quartier du port et du centre-ville historique. La Plaza Sotomayor en est le point névralgique, avec son imposant Monument aux Héros de Iquique (hommage aux marins morts lors de la guerre du Pacifique) et le grand bâtiment bleu de la Marine chilienne. Autour, on peut voir les anciens entrepôts portuaires et bâtiments commerciaux du temps jadis, dont certains convertis en musées ou centres culturels. Le Palacio Baburizza, un élégant manoir art nouveau, abrite par exemple le musée municipal des Beaux-Arts, riche de peintures classiques et d’œuvres d’artistes chiliens.

Non loin, le Muelle Prat est le quai principal d’où partent des petites visites en bateau de la baie. Embarquer à bord d’une lancha pour 30 minutes permet d’avoir la vue depuis la mer sur l’amphithéâtre de collines – spectacle grandiose surtout en fin de journée quand le soleil d’or illumine les façades colorées. On croisera peut-être un grand navire porte-conteneurs ou un vieux trois-mâts d’entraînement de la marine. Au retour, les poissonniers du petit marché sur le port vous proposeront de goûter du ceviche frais ou un sandwich au poisson frit typique appelé marraqueta con pescado.

Valparaíso a aussi son côté institutionnel : c’est le siège du Congrès national chilien depuis 1990 (le grand bâtiment moderne un peu excentré), et la base navale voisine de Viña del Mar abrite la flotte chilienne. Cette présence navale historique se découvre au Musée Naval et Maritime sur Cerro Artillería, qui rassemble des objets fascinants – cartes anciennes, instruments de navigation, maquettes de bateaux – et offre par ailleurs une terrasse panoramique exceptionnelle.

Conseils pratiques pour profiter de Valparaíso

Sécurité et ambiance : Valparaíso est une ville vibrante mais qui peut paraître chaotique. Comme dans toute grande ville portuaire, il faut être vigilant, surtout la nuit dans les secteurs isolés. Les cerros Alegre et Concepción sont sûrs et touristiques, mais d’autres collines plus éloignées peuvent être moins recommandables à pied en solitaire. On conseille de rester dans les zones bien fréquentées et éclairées le soir, ou de prendre un taxi pour rentrer à son hébergement si c’est sur un cerro un peu excentré. Cela dit, ne vous laissez pas effrayer outre mesure : Valpo a fait des efforts en sécurité et les habitants sont bienveillants, prêts à aider si vous êtes perdu dans le labyrinthe !

Se déplacer : La meilleure manière de découvrir Valpo est de marcher et de prendre les ascenseurs historiques. Sur les 30 ascenseurs construits dans le passé, une quinzaine fonctionnent encore, reliant la ville basse aux différents cerros. Ils sont non seulement pratiques pour éviter de rudes côtes, mais constituent une attraction en soi ! Sinon, les taxis collectifs (voitures partagées à itinéraire fixe) et les bus locaux parcourent la ville, mais il faut connaître leurs trajets – pour un court séjour, on peut s’en passer. Depuis/vers Santiago, des bus confortables font la navette en 1h30 environ, ce qui fait de Valparaíso une excursion possible à la journée (mais y passer au moins une nuit est vivement conseillé pour apprécier les soirées animées et les levers de soleil sur la baie).

Durée du séjour : Idéalement, prévoyez 2 jours/1 nuit sur place. Le premier jour pour explorer les cerros Alegre/Concepción, visiter La Sebastiana et flâner sur les hauteurs, et le second jour pour descendre vers le port, voir Plaza Sotomayor, faire un tour de bateau et visiter un musée (Beaux-Arts ou Naval par exemple). Si vous avez une 2<sup>ème</sup> nuit, profitez-en pour sillonner d’autres collines ou vous rendre dans la voisine Viña del Mar (station balnéaire adjacente, plus moderne, avec plages et casino) pour un contraste.

Meilleure période : Valparaíso se visite toute l’année, mais l’été austral (décembre-février) offre le meilleur climat : ciel généralement dégagé, températures entre 20 et 25°C, et une vie culturelle intense (de nombreux festivals de musique, un carnaval culturel en janvier, etc.). Le Nouvel An à Valpo est fameux pour ses feux d’artifice gigantesques sur la baie attirant des foules venues de tout le Chili. Au printemps (septembre-novembre), la météo est clémente et la ville moins bondée. En hiver (juin-août), il y a plus de pluie et de brume, l’atmosphère peut être un peu mélancolique – ce qui a aussi son charme et correspond bien à l’âme de la ville, mais certaines peintures murales ruisselantes sous la pluie seront moins photogéniques !

Allier Valpo et culture vin : À mi-chemin entre Santiago et Valparaíso se trouvent les vallées viticoles de Casablanca et San Antonio, réputées pour leurs vins blancs et pinot noir. Il est tout à fait possible d’organiser une halte dégustation dans un vignoble en route pour Valpo. Iris Event, par exemple, propose souvent à ses voyageurs un stop dans un domaine de Casablanca pour un déjeuner accords mets-vins, avant de continuer vers Valparaíso l’après-midi. Une manière délicieuse de combiner plaisirs du palais et plaisirs artistiques.

Foire aux questions (FAQ)

Q : Peut-on visiter Valparaíso en famille ?
R : Tout à fait, les enfants adoreront les ascenseurs et les couleurs vives des fresques murales. Il faut juste être prêt à porter les plus petits dans les escaliers raides des cerros et à être vigilant dans les rues (le trafic peut être chaotique en bas). Il y a peu d’espaces verts ou de jeux pour enfants dans le centre historique, mais la plage de Viña del Mar toute proche ou le parc culturel de Valparaíso (ancienne prison reconvertie en centre d’art avec jardins) peuvent offrir une pause. Globalement, c’est une ville sûre en journée pour les familles, et l’aspect labyrinthe peut même devenir un jeu d’exploration pour les plus grands.

Q : Les fresques murales de Valparaíso sont-elles concentrées dans un endroit ?
R : L’art de rue est disséminé un peu partout, mais la plus forte concentration se trouve sur Cerro Alegre et Cerro Concepción, en particulier autour des rues Beethoven, Templeman, Pasteur, et des ascenseurs Reina Victoria, El Peral et Concepción. Un autre spot réputé est l’ascenseur Polanco (vers Cerro Polanco), qui lui-même est un ascenseur vertical dans un puits, débouchant sur une passerelle panoramique – ses murs intérieurs et aux abords sont couverts de graffs impressionnants. N’hésitez pas à prendre un guide local ou une carte des street arts disponibles dans certaines boutiques pour ne pas manquer les œuvres iconiques.

Q : Valparaíso est-elle une ville chère ?
R : Les hébergements y sont un peu moins chers qu’à Santiago pour une qualité équivalente, sauf en période de Nouvel An où les prix grimpent fortement. Manger dans de petits restaus ou marchés locaux est très abordable (essayez une chorrillana à partager, c’est copieux et économique). La plupart des musées coûtent seulement quelques euros. Donc globalement, Valpo est une ville relativement bon marché pour les voyageurs. L’activité la plus onéreuse serait peut-être une visite des vignobles alentours ou un tour privé, mais ce n’est pas obligatoire pour apprécier la ville.

Q : Peut-on se baigner à Valparaíso ?
R : Valparaíso même n’a pas de plage propice à la baignade (c’est un port en eaux profondes). Pour la baignade, on se rend à Viña del Mar (10 minutes en métro-train ou bus), qui a de longues plages de sable. Cependant, même à Viña, notez que l’eau du Pacifique, soumise au courant de Humboldt, est froide (17°C en été) et la mer parfois dangereuse. Les Chiliens préfèrent souvent bronzer sur le sable et peu s’aventurent longtemps dans l’eau.

Q : Quelles spécialités locales goûter à Valparaíso ?
R : En bord de mer, essayez le ceviche à la chilienne (poisson mariné au citron, oignons, coriandre) ou le congrio frito (congre frit servi avec salade de pommes de terre). Un classique de Valpo est la chorrillana, née ici selon la légende : un plat de frites recouvertes de bœuf émincé, d’oignons sautés et d’œufs brouillés – une véritable bombe calorique idéale pour reprendre des forces après avoir gravi des collines ! Côté boissons, en plus du pisco sour traditionnel, vous pouvez goûter le vino con fruta (vin blanc avec des morceaux de fruits, proche de la sangria) servi dans certains bars à l’ancienne du port, ou simplement une bonne bière artisanale locale.

Valparaíso est une poésie urbaine, un désordre magnifique qui a su transformer ses blessures du passé en œuvres d’art sur ses murs. En la quittant, on emporte avec soi l’image d’un coucher de soleil enflammant les collines, le souvenir d’un air d’accordéon entendu dans une ruelle, et peut-être une tache de peinture sur sa chaussure recueillie sur un escalier fraîchement coloré. La “Pancho” – autre surnom affectueux de Valpo – touche le cœur de ceux qui s’y aventurent sans itinéraire figé, au gré des ascenseurs et des pentes. Comme l’a écrit Neruda, “si nous marchons dans Valparaíso, je marche dans la vie”. Vous aussi, après avoir arpenté ses labyrinthes, aurez l’impression d’avoir vécu un peu plus fort.

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